Picasso et les maîtres

 Dans le but de faire fonctionner mes 2 neurones qui sont généralement dans le brouillard, je suis partie à l’exposition qui a fait parler d’elle ces derniers jours « Picasso et les maîtres ». J’y suis allée mercredi dernier, histoire d’éviter la foule du week-end.

Comme tout le monde je connais les grandes peintures de Picasso (« Les demoiselles d’Avignon » et compagnie), mais au fond à part ça, je ne sais pas grand-chose. Alors je me suis dit qu’un petit tour à l’expo ne me ferait pas de mal pour en apprendre un peu plus sur Picasso.

Et c’était bien sympa. Comme tout le monde je crois, j’ai aimé le mélange entre les tableaux de Picasso et des peintres de références (j’allais dire classique mais pas nécessairement dans le style, plutôt dans le sens de grosses pointures de la peinture quoi ^^). D’une salle à l’autre, d’un mur à l’autre on voit différents styles et époques s’affronter. C’est un concept vraiment ludique et intéressant.

La 1ére salle est consacrée aux autoportraits : ces propres autoportraits (« Yo, Picasso ») et les autoportraits de ses « maîtres ».

Le début de la deuxième salle montre des croquis qu’il a réalisés très jeune (vers l’âge de 13-14 ans). Croyez-moi à cet âge il dessinait merveilleusement bien ! Donc…je disais, dans son école il représentait des figures « classiques » de l’art antique. Son style était très académique. Tout au long de sa vie, il va essayer de (re) trouver comment peindre/enfant comme un enfant (« Quand j'avais leur âge, je dessinais comme Raphaël, mais il m'a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme un enfant »). D’ailleurs c’est incroyable comment il a réussi à partir d’un style classique pour arriver à son style atypique: réapprendre à dessiner, à concevoir et à jouer avec les formes, les couleurs. Picasso a été un bosseur acharné. Dans la salle où sont exposés « L’enlèvement des Sabines » et surtout « Les Ménines » de Velázquez, on voit qu’il enchainait très vite les peintures. Sur un mur entier on voit exposer différentes versions des « Ménines ».  Les tableaux sont faits en quelques jours à 2 ou 3 jours d’intervalle avec plusieurs styles différents  pour donner au final ce tableau (je me suis permise de mettre le tableau original avec à titre de comparaison). Il a fait le même travail avec « L’enlèvement des Sabines » où il s’est inspiré du tableau de Poussin pour peindre plusieurs tableaux. Dans cette même salle on retrouve également un tableau de « L’infante Marie-Marguerite» de Velázquez et de Picasso, des dessins peu connus de Picasso comme les dessins du « Théâtre de Picasso » ou ceux de «La crucifixion» qui ont certainement dû être les ébauches du tableau que nous connaissons aujourd’hui.

La seconde salle abrite un tableau qui m’a particulièrement plus «Femmes à la toilette», c’est l’un des tableaux qui m’a le plus marqué. Dans cette même salle il y’a également « Le triomphe de Pan » de Poussin qui m’a également marqué.

La 3éme salle tourne autour du thème de la couleur, je ne sais plus comment les conservateurs ont appelé cette salle…Ça tournait autour du thème de l’indigo (période bleue) en tout cas. J’avoue que cette salle ne m’a pas réellement marqué sauf peut-être par un petit tableau à la thématique religieuse (avec le paradis et l’enfer), mais dont le nom m’échappe totalement (qui n’est pas de Picasso). Au centre, il y’avait un tableau d’une famille qui était à un pique-nique, une famille complètement dépressive =) Dont le nom m’échappe encore ! Cette salle ne m’a pas marquée comme vous pouvez le constater T_T

Puis vient ma salle préférée ! Tout d’abord on entre dans une salle où sont regroupés des portraits. On y trouve un portrait qu’un couple derrière moi à appelé « Kurt Cobain » :) C’est con je ne retrouve plus le nom du tableau (j’ai tapé Kurt Cobain et Picasso sur Google, ça ne m’a rien donné je comprends pas  ), parce que c’était un peu ça. On y retrouve« Le gentilhomme » d’El Greco et le « Portrait de Jaime Sabartés » par Picasso.

Le meilleur pour moi reste le tableau de Zubaran « Saint François d’Assise dans sa tombe ».

Il y’avait aussi un parallèle entre « Le jeune mendiant » de Murillo et « El bobo » de Picasso. On voit bien avec ces tableaux que Picasso n’essaye pas de copier, il s’en inspire, réinvente. Il prend un thème et joue avec. « El Bobo » s’inspire du tableau de Murillo mais le personnage est opposé au jeune garçon. Lui a l’air heureux avec son pichet de vin et ses œufs sur la poêle avec que le jeune garçon triste semble ne pas manger à sa faim. C’est ce que l’expo nous montre mais l’exemple de Murillo/Picasso est flagrant pour moi.

Puis vient la salle des tarots ! Je l’adore ! Ce sont des tableaux faits à la fin de sa vie (j’ai remarqué que généralement mes préférences allaient pour ses dernières toiles) qui s’inspirent de l’époque des hommes de la Renaissance, mais surtout des matadors, avec chapeau, fraise, épée, …Si je me souviens bien, j’ai vu le « Vieil homme » mais surtout deux tableaux intitulés « Couples ». On retrouve des  tableaux qui ont été inspirés par « Le matador saluant » de Manet (dont « Le Matador »), le « Musicien », et la série des nains avec des tableaux de Picasso (comme l'«Homme Assis à l'épée et à la fleur») inspirés d’un tableau de Velázquez.

J’aime quand il y’a des couleurs, quand ça part dans tout les sens avec des formes différentes, j’aime la thématique.  

 A travers ces salles, j’apprends et je vois que Picasso a touché à tous les styles, à tous les thèmes. Il n’est pas seulement le « monsieur qui dessine les gens avec des formes bizââârres » (j’ai une délicate façon de le décrire je sais ^_^).

Une salle est consacrée aux natures mortes. J’avoue que je ne suis pas une fan des natures mortes ‘^^ La seule chose que j’ai retenu c’est « Le chat et le homard » avec le chat qui veut pécho le homard ^^ (ça c’est une information importante !)

Au milieu de la salle se trouve un petit espace de transition, sombre (les murs sont noirs) un espace consacré aux crânes de moutons dessinés pendant la période 1939 (exemple). Les tableaux sont inspirés Goya (exemple). Le mouton a été utilisé non seulement parce qu’il était inspiré par Goya mais parce que le mouton symbolise l’innocence et le sacrifice dans la chrétienté (enh vous voyez que j’ai bien lu les panneaux d’informations :o). D’ailleurs au milieu de cette salle se trouve « L’Agnus Dei» de Zurburán. Il est meugnon ! En vrai il est encore mieux (les détails, les couleurs sont superbes). Quand on le regarde, on éprouve de la peine et de la pitié ! On a juste envie de le prendre dans ses bras comme une peluche. T_T  Bon il n’y’a peut-être que moi qui le compare à une peluche et qui veut le sauver d’un terrible sort, c’est mon côté Bisounours T_T

Point négatif : « cette salle » est vraiment petite comme si Picasso n’avait rien fait autour du thème de la guerre. Cette période est vite fait expédiée. (En fait en cherchant sur le net, j’ai vu qu’une exposition sur le thème de la guerre se tient en ce moment même au Musée Picasso, d’où peut-être l’absence de tableaux). Néanmoins , c’est une des salles que j’ai préférées.

Cette salle ouvre sur une nouvelle salle qui, pour moi, répond à la salle des natures mortes. Dans cette salle, on découvre que Picasso s’inspire des grands noms de la peinture (bon là normal, c’est ce qu’on découvre tout au long de l’expo) avec notamment le tableau « Les demoiselles des Bords de la Seine » de Courbet/Picasso ou « L’Arlésienne» de Van Gogh (en comparaison avec «Lee Miller en Arlésienne») ; mais surtout il reprend aussi un style plus traditionnel (bon je ne sais pas si je peux utiliser ce terme mais faisons comme si) comme  avec les tableaux des buveuses d’Absinthe qui s’inspirent de Degas , ou « Olga ». Quand on pense à « Femmes à la toilette » et quand on voit le portrait de « Olga », on a du mal à se dire que c’est le même peintre.  L’avant dernière salle regroupe des grand tableaux  (verticaux) notamment « Nana » de Manet. Dans la salle précédente, on retrouve également « La Nana » de Picasso. Dommage d'avoir mis les 2 tableaux dans deux pièces différentes T_T

J’ai découvert dans cette même pièce on découvre un « Portrait de femme » du Douanier Rousseau, « Les amoureux » de Picasso, « La comtesse Del Carpio » de Goya mais surtout « La femme dans le fauteuil rouge » qui s’est inspiré du tableau de Ingres « Madame Moitessier» et qui se trouvent tous les deux face à face. Le tableau d’Ingres est vraiment magnifique. Pas réellement dans la personne représentée (qui je trouve n'est pas d'une beauté renversante) mais dans les couleurs, la texture, le détail. Si en photo il n’a vraiment aucun intérêt, le tableau devient plus intéressant « en vrai ».

La dernière salle est celle qui m’a le moins intéressée. C’est la salle des nues. Je n’ai aucune fascination ou intérêt pour les nus. Je les trouve d’un profond ennui. Mais certains y ont trouvé un intérêt certains ^^ Au milieu de la salle sont installées deux  «tables » qui abritent sous verre des dessins et là en m’approchant j’ai compris pourquoi tout le monde s’agglutinait. La1ére table montre un bordel avec des femmes nues et des scènes plus ou moins explicites, la 2éme table a également la même thématique je crois même si elle plus basée sur la sexualité que sur la prostitution. Je ne me souviens plus des noms des dessins mais la plupart ont été dessinés vers 1968. Enh voilà pourquoi les gens restaient aussi longtemps devant :o

Bref, on y retrouve aussi des comparaisons avec le tableau « Vénus se divertissant avec l'Amour et la Musique »  de Titien et celui du « Nu couché et homme jouant de la guitare», celui de GoyaMaja Desnuda ») avec le « Nu couché jouant avec un chat ». On y trouve aussi ça.

Comme tout le monde je connais « La grande Odalisque »  en couleur, mais je ne savais même pas qu’elle existait en gris (« Odalisque en grisaille »). C’est l’avant dernier tableau de l’expo qui est mis en parallèle avec un énième nu de PicassoNu couché »).

Et fiiiin ! (Fin brutale, je n’ai pas pu faire plus doux, désolée).

J’ai adoré ! Quand je suis sortie de là, je me suis sentie légèrement moins inculte et ça fait plaisir ! J’ai découvert un peu plus l’œuvre de Picasso, ses styles, et ses inspirations ; mais aussi des tableaux de maitres. On n’en ressort pas traumatisé par un trop plein de Picasso. On découvre, on se promène entre différentes périodes et différents styles et surtout on s’amuse à chercher les similitudes, les différences…

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